Vous prendrez des entrées ? (Zoom EXH-6)

Je n’ai pas toujours besoin du microphone stéréo de mon enregistreur Zoom H5. Parfois avoir deux entrées supplémentaires serait plus à-propos. La capsule de microphones XY fournie avec le Zoom H5 possède une petite entrée lignée au format mini-jack, mais deux « vraies » entrées seraient plus pratiques pour brancher d’autres microphones ou un instrument.

Deux entrées au menu

C’est là que le système de capsules interchangeables tombe à point nommé. Zoom a eu l’excellente idée de proposer la capsule EXH-6 qui n’est pas un microphone, mais un bloc de deux entrées combo Jack-XLR. Ce petit bloc de métal a un poids surprenant. Il déséquilibre légèrement l’ensemble enregistreur capsule dans la main. Mais il est toujours possible de placer le Zoom H5 sur un pied photo, ou de le poser à plat sur une surface.

Zoom EXH-6 : 2 entrées supplémentaires pour les enregistreurs Zoom

Zoom EXH-6 : 2 entrées supplémentaires pour les enregistreurs Zoom

Par sa taille et sa forme ce module semble plutôt destiné à l’enregistreur H6 de la marque. Le 6 dans la référence EHX-6 semble l’indiquer également. Mais il est parfaitement compatible avec le Zoom H5.

Quel usage ?

 

Zoom EXH-6 : 2 entrées supplémentaires pour les enregistreurs Zoom

Zoom EXH-6 : 2 entrées supplémentaires pour les enregistreurs Zoom

Les applications potentielles pour moi seraient de brancher la ligne de ma guitare ou de mon ukulélé directement, combinés avec deux microphones à petite capsule comme mes Oktava Mk12. Je pourrais également capter deux instruments et deux micros voix dans cette configuration. Je pourrais également récupérer des groupes de pistes séparés depuis une console. Et enfin, je vais le tester derrière mon préampli ART.   

 

Chaque entrée possède son préampli, identique à ceux du Zoom H5/H6. Les entrées prennent des signaux ligne jusque +4dB. Le réglage du volume est individualisé pour chaque entrée.

Les boutons rotatifs n’ont pas d’arceau pour les protéger contre les déplacements accidentels. Mais ils sont légèrement enfoncés et le bord du boîtier est relevé sur le côté. Cette disposition devrait aider à limiter les dégâts.

Chaque entrée dispose d’un pad de -20dB pour dompter un signal trop puissant. Attention, il n’y a pas de possibilité d’activer l’alimentation fantôme via le module

In-ear monitoring : prêt pour le live ? (la suite)

Bon, c’est mignon d’avoir un système de monitoring in-ear à la maison, maintenant reste à le transformer en une solution praticable pour la scène.

Un IEM pour mieux s'entendre

Un IEM pour mieux s’entendre

Rappel du matériel concerné:

Premier problème : la fixation

Je suis loin d’être un vieux briscard des planches, mais je sais que les solutions du type « je pose sur le coin de l’ampli » ou « je pose par terre, et promis je ne marche pas dessus » sont des NO-NO !

En fouillant dans mes caisses, j’ai trouvé un petit support pour casque. Avec un petit bout de gaffer, voilà le support de casque transformé en support pour préampli. Coup de bol : le petit espace entre la pince et le boîtier est juste suffisant pour faire passer l’alimentation. Un bon moyen de l’empêcher de se barrer trop facilement.

Ampli pour In-ear : la fixation

Ampli pour In-ear : la fixation

La fixation au pied de micro est idéale. Évidemment, ça me fera un peu plus de trafic de câbles autour de mes pieds.

J’ai la possibilité de rentrer mon micro en INPUT et de ressortir vers l’ampli en THRU. Mais au final je pense plutôt utiliser le mix guitare et voix de mon ampli pour revenir dans le monitor. Ca me laisse une entrée micro pour un micro d’ambiance.

Ampli pour In-ear : la fixation

Ampli pour In-ear : la fixation

Premiers essais en in-ear

Les premiers essais sont très plaisants. Je suis passé en mono pour l’ensemble du signal. C’est logique, puisque toutes mes sources sont en mono. Du coup, le léger souffle que j’avais constaté lors de mes premiers essais a disparu. Sans doute un contact non alimenté en signal. Résultat, le son est clair et net dans mes in-ear.

Même sans effet, avec la guitare directement branchée le système donne un retour très exploitable et permet de bien maîtriser la dynamique du jeu. Le bodypack me donne un contrôle supplémentaire sur le volume général dans mes oreilles. Ca me permet de sortir avec un gros signal de l’ampli et me donne beaucoup de latitude pour ajuster le niveau final.

Monitoring In-ear : pied de micro (vue d'ensemble)

Monitoring In-ear : pied de micro (vue d’ensemble)

Ah si j’étais riche … Ya ha deedle deedle …

It's all about the money ... devenir riche !

It’s all about the money … devenir riche !

Devenir adulte c’est remplacer « quand je serai grand » pas « quand je serai riche ». Je ne me plains pas, je suis riche de la santé, de la sécurité, d’une famille aimante. J’ai un boulot et un toit au-dessus de la tête. Mais parfois je rêve éveillé en regardant pleuvoir par la fenêtre du train. Je ferais quoi (musicalement) si j’étais blindé de fric à ne plus savoir qu’en faire ? Le fric, c’est chic !

M’acheter du temps

La chose la plus précieuse au monde, ce n’est pas l’argent, mais le temps. Il est possible d’en grappiller un peu en se  libérant de nos corvées tout en donnant du travail à d’autres autour de nous. Mais j’avoue craindre que ma capacité de procrastination ne s’en trouve tout simplement décuplée. 

Me payer un studio/local de répet

Même si j’envahis peu à peu la maison avec mon matos et que je joue dans ma cuisine ou ma salle de bain, je manque cruellement d’un espace dédié à ma passion. Un espace pour me poser et enregistrer sans devoir commencer par m’installer pour occuper l’espace. 

Apprendre la lutherie (enfin un minimum)

Voir les instruments naître des mains des élèves de l’IFAPME me fascine. J’adorerais apprendre un minimum de lutherie, juste pour pouvoir me débrouiller. Les réglages, les réparations basiques et l’influence des divers paramètres de construction sur le son et la maniabilité de la guitare. Il y a une belle littérature sur le sujet, mais rien ne vaut de mettre la main à la pâte. Construire une guitare de A à Z m’intéresse moins à priori, même si cela reste sans doute le meilleur moyen de comprendre l’instrument.

En apprendre plus sur le son/l’enregistrement

Comme pour la lutherie, j’aimerais en savoir plus, mieux comprendre le mix, l’égalisation, la compression sans perdre mon temps sur des tutos dédiés à un mix complet alors que seul la guitare acoustique m’intéresse .Être assez riche pour pouvoir tout simplement passer plus de temps à bidouiller tout ça

Organiser un concours national belge de fingerpicking … et devenir riche

J’ai toujours trouvé le concept de concours de musicien un peu étrange et dénaturé. Mais on peut le voir comme une occasion de rassembler la crème de la crème d’un style musical ou d’un instrument, comme le fait le concours reine Elisabeth.

La Belgique est riche de quelques perles à faire valoir qui n’ont pas grand chose à envier aux autres pays. Ce serait l’occasion de se rencontrer, de réseauter comme on dit maintenant, même si pour des solistes  c’est sans doute moins important. Puis sur les CV ça claquerait « Belgian Fingerstyle Guitar Championship – Final 2019 ». Ca fait un peu bûcheron mais soit. Les éliminatoires se feraient en aveugle pour que seule la musique compte. 

Ce serait une belle vitrine , et on se ferait sponsoriser par des marchands de bière et des fabricants de chocolat. Mais je doute qu’on puisse s’enrichir avec un tel concours, si ce n’est musicalement 🙂 

Mais tout ça ce serait si j’étais riche 🙂

Note pour ceux qui ne connaissent pas le classique auquel le titre fait allusion, voici: 

 

Spotify, iTunes … peut-on échapper à ces plateformes ?

Grâce aux plateformes de téléchargement  légal et de streaming, la musique est partout tout le temps, pour le bonheur de tous ... sauf des artistes ?

Grâce aux plateformes de téléchargement légal et de streaming, la musique est partout tout le temps, pour le bonheur de tous … sauf des artistes ?

Deezer, Spotify, Apple Music, Google Play Music, Amazon, TIdal… quoiqu’on en pense de ces plateformes, le téléchargement d’albums au format numérique et le streaming sont devenus des modes de consommation de musique. 

Je vais déjà éventer partiellement ma conclusion : en 2017, il paraît peu crédible de se passer d’une présence sur des plateformes digitales. A condition de considérer la musique comme un produit de consommation et l’écoute comme un service.

La musique enregistrée fête ses 140 ans. Pendant ce court laps de temps, elle a quitté les grandes salles de concert réservées aux élites. Elle est entrée dans les foyers, puis dans nos poches. Nous pouvons écouter de la musique partout. A tout moment et nous avons accès à un répertoire infiniment vaste. Parallèlement, via Internet, la télévision, la presse et la radio, l’offre culturelle et l’information ont évolué et nous avons également accès à une quantité d’images et de sons. Les acquis sociaux ont permis la naissance d’une société de consommation et de loisirs. Tandis que le design transformait les objets du quotidien en œuvres d’art, l’art est devenu un produit de consommation. Finalement, les techniques de diffusion se sont améliorées et proposent une offre de masse pour les masses.

La musique EST un produit de consommation

La mise en relation d’une offre artistique véhiculée par un producteur vers une demande de l’auditeur est en parfaite adéquation avec l’idée d’un marché de consommation. S’il se trouve quelque romantique parmi nous, je rappellerai simplement que l’artiste populaire ne produisant rien de consommable était notoirement sans le sou. En échange du gite et du couvert ou d’une chaire dans une chapelle musicale, les plus grands compositeurs classiques ont répondu avec régularité à des commandes pour des opéras, des messes, des requiem. La fable de la cigale et de la fourmi de Jean de la Fontaine ne raconte rien d’autre: la cigale ayant chanté tout l’été, criant famine (FAAAAAMIIIIIINE !), elle se retrouve contrainte de « danser » en échange des largesses de la fourmi.

Le musicien s’est toujours préoccupé de proposer au sein de son projet artistique une offre en adéquation avec la demande de son auditoire. Comme Jacques Stotzem le soulignait dans sa conférence « Fingerpicking Roots », les bluesmen itinérants ont intégré le ragtime venu du piano dans leur répertoire de guitariste pour satisfaire à la demande du public. La naissance du fingerpicking démontre que ce n’est pas toujours une mauvaise chose et que le commerce de l’art peut-être source de progrès.

Mais le marché a des exigences, et la recherche du profit en est une. Lorsque la recherche du profit nie la recherche artistique, nous sommes confronté aux aspects pervers de cette équation. Malgré tout, certains artistes embrassent l’ascèse de la recherche artistique pure, parfois avec frugalité, souvent aidé d’une fortune personnelle ou à grands renforts d’allocations et de subsides divers qui ne sont que d’autres moyens d’infléchir l’offre afin de célébrer une certaine forme d’entre-soi.

Et l’intérêt de artiste dans tout ça ?

Faut-il vendre sa musique ? Si oui, il faut s’en donner les moyens, par la diffusion et la promotion et en la rendant accessible.

Lors de toute sortie d’album, la question finit par se poser: faut-il mettre à disposition la musique sur les plateformes de vente numériques ou de streaming. Pour la vente d’un titre sur une plateforme vous toucherez quelques centimes, pour une écoute, quelques centièmes de centimes seulement. Certains groupes se rémunèrent mieux avec les revenus publicitaires de leurs vidéos de cover et le merchandising qu’avec les revenus musicaux.

A moins de pouvoir négocier contractuellement la présence d’un imposant catalogue ou de vendre des millions de disques, vous ne gagnerez rien à être présent sur ces plateformes. Alors pourquoi y être ? 

Je distinguerais plusieurs scénarios

Vous êtes une star mondialement connue

C’est gentil de passer par ici. Vous avez pu médiatiser votre dispute à propos des royalties offertes par les plateformes. Vous êtes d’ailleurs actionnaire des plateformes via votre société de production. Votre présence ou absence fait la pluie et le beau temps dans un catalogue. D’autre part, vu que vos albums sont piratés massivement, proposer votre musique en ligne vous permet d’offrir une alternative légale à vos fans. Et vous pouvez toucher les fans les plus distants. Vos revenus sont en baisse, mais je ne m’inquiète pas pour vous, les prix des places de concert explosent.

Vous êtes une star « mondialement connue dans votre région/pays »

Vous tournez, vous jouez en festival et passez en radio. Votre album sera en vente aux concerts et chez certains disquaires. Vous avez une bonne fanbase. Être présent sur les plateformes sera avant tout un outil promotionnel, un investissement.Les plateformes permettront de couvrir le pourcentage de fans trop distants et d’achats compulsifs suite à une écoute fortuite. 

Les personnes qui n’achètent pas de musique de toute manière ne risquent guère de vous faire perdre de l’argent. Mais vous n’en gagnerez pas beaucoup via ces canaux. La vraie question est, où vendez-vous vos albums ? Des personnes sont-elles susceptibles de découvrir votre musique par ce biais ? Elles n’achèteraient pas votre album parce qu’il est disponible en ligne ? 

Par contre les plateformes sont des outils de découverte extraordinaire. Un futur fan frustré par l’interview de cinq minutes avec deux extraits du single essaiera probablement d’en entendre plus dans les 10 minutes qui suivent. Si il ne trouve rien, une heure plus tard, il aura oublié votre nom.

Vous êtes une star « mondialement connue par vos fans uniquement »

Avec une petite fanbase, vous tournez de date en date dans un territoire géographique plutôt restreint. Vous rencontrez vos fans lors des concerts essentiellement. Sauf accident fortuit, vous ne passez pas en radio ou à la télé. Vos concerts dans la presse ne sortent pas du deux lignes dans l’agenda culturel. 

Dans la masse de l’offre, sans promotion dans les médias, les chances que quelqu’un vous découvre par hasard sont assez réduites. Offrir votre musique sur des plateformes aura peu d’intérêt. Le coût sera probablement supérieur au retour sur investissement.

La gratuité peut-être un investissement à envisager. Donner pour mieux se vendre. Le don a encore de l’écho sur les médias sociaux. Le don peut se faire de manière « intéressée ». Par exemple, en échange d’adresses mails de personnes intéressées par les concerts, ou de personnes à contacter pour un futur crowdfunding. Il sera toujours temps de publier votre catalogue en ligne le moment venu. Le danger, c’est la perte de la valeur perçue de la musique. 

Dans votre cas, opter pour une solution de boutique intégrée à votre site. Vendre en direct les fichiers numériques peut avoir du sens. Vous limitez les intermédiaires et augmenterez vos bénéfices. Cela limitera également les frais de production et le bénéfice ne servira pas à boucher le trou du préfinancement. Mais l’envoi de copies physiques ou la gestion d’une telle boutique peut-être compliquée. 

Bon après c’est juste mon avis … on en discute ?