Les microphones : Rode Videomicro / Boya BY-M1/ Zoom H5

Dans cette nouvelle vidéo, je prends la main sur ce qui sera mon environnement de travail vidéo pour les deux prochaines années au minimum. Après l’achat de ma caméra Panasonic Lumix FZ300, d’éclairages et de microphones tout est prêt pour un flux de travail amélioré. Le moment est venu de choisir mes armes en ce qui concerne les microphones. 

Attention, il y a microphones et microphones

Évidemment, je compare des pommes et des poires dans cette vidéo avec un micro monté sur la griffe porte-flash, un micro-cravate et un enregistreur numérique. Ce sont des microphones différents pour des utilisations différentes. Ils se situent également dans des gammes de prix très différentes allant de moins de 20 euros à plus d’une centaine d’euros. Chacun a des avantages et des inconvénients.

Je n’ai pas mis d’effet sur le son, j’ai simplement ajusté les niveaux.

Si vous n’avez pas envie de regarder la vidéo, le spoiler de mes conclusions est en dessous.

 

Le Rode Videomicro (~45 €)

Comparatif de microphones : Rode Videomicro

Comparatif de microphones : Rode Videomicro

Le Rode Videomicro continue à m’impressionner. Il reste mon préféré pour l’instant. Il est vraiment facile à utiliser pour un très bon résultat. Pas de long fil, pas de pile, c’est vraiment la solution sans souci. Sa conception est solide et extrêmement bien pensée. Je devrais sans doute le tester dans un environnement bruyant et venteux, mais d’autre part ce ne sera sans doute jamais mon environnement de travail habituel. Sur la chaine Youtube Nowtech ils suggèrent de le mettre sur une perche faite-maison, il faudra que je teste cette configuration.

Je lui donne un bon 9/10 sur mon échelle de piments, pour son rapport qualité-prix et une mise en oeuvre facile dans la plupart de mes conditions de prise de son.

 

Le micro cravate Boya BY-M1 (~19 €)

Je sens un très gros potentiel. Mais je manque de maîtrise. Avant de rejeter la faute sur la qualité du microphone,  il il va me falloir un peu de temps et d’exercices. Tout se joue sur la position et le niveau d’entrée. J’ai réduit le gain d’entrée de -3 dB pour la fin de la vidéo, le résultat est déjà nettement meilleur que lors de la première prise, je pense que je pourrais encore le réduire un peu. Je ferai un autre test plus tard avec -6dB. Par contre la gestion des plosives et des sifflantes me semble bonne (logique pour un mlcro qui n’est pas dans l’axe du souffle) et la voix est très intelligible. Les bruits de frottement que je craignais sont inexistants. J’apprécie la sensation de liberté venant du fait que je ne dois viser le microphone pour parler.

Comparatif de microphones : Boya BY-M1

Comparatif de microphones : Boya BY-M1

Je lui donne un 6/10, mais il s’agit d’une note provisoire. Le câble de 6 m est pratique quand on s’en sert, et très ennuyeux quand on ne s’en sert pas. La présence d’une pile permet un gain important, mais est un facteur de pannes potentiel. Je pense qu’il pourra remonter vers 8/10 quand j’aurai appris à la maîtriser. 

 

Le Zoom H5 (~300 €)

C’est sans doute la solution des rois. La prise de son se fait de manière indépendante, avec un contrôle bien plus fin que sur la caméra. Avec la stéréo, avec des meilleurs micros, avec la possibilité de placer plusieurs microphones. J’ai même l’option d’un micro canon. Mais avec un inconvénient majeur qui est un travail plus complexe en pré- et en postproduction. Pendant le tournage, ce sont des paramètres supplémentaires à contrôler et à maîtriser. En post-production, il faut importer la prise de son et la resynchroniser. Ce sera une solution à réserver aux environnements complexes et aux prises de son d’instruments. Cette solution peut toujours venir en secours d’une des autres possibilités. L’entrée microphone de la caméra reste libre, à moins que j’y connecte la sortie du Zoom H5.

C’est la meilleure solution. Il mériterait un 9/10. Si j’étais sérieux et appliqué je me forcerais à l’utiliser chaque fois, pour avoir une prise B. Mais je donne un 8/10 parce que ça génère plus de paramètres à contrôler, plus de fichiers, plus de travail en postproduction.

Conclusion

Si je devais désigner un gagnant, ce serait le Rode Videomicro.

Comparatif de microphones : Rode Videomicro

Comparatif de microphones : Rode Videomicro

Mais je pense qu’il n’y a pas vraiment à choisir entre ces 3 solutions.

D’après moi, chacune convient à des intentions spécifiques. Selon que l’accent est mis sur la qualité, la facilité d’utilisation, la rapidité de mise en oeuvre et de traitement, le choix des microphones pourra être différent. La discrétion pourra également être un facteur. Parfois une combinaison de plusieurs microphones pourrait se révéler intéressante. Par exemple, le Rode Videomicro combiné au Boya connecté à mon smartphone dans la poche. D’autre part, je pourrais aussi me servir de Lavalier pour la parole et du Zoom H5 pour l’instrument.

Prochainement, je vais recevoir d’autres gadgets à tester et je me réjouis de mettre tout ce matériel à contribution pour vous les faire découvrir.

Nouveau matos vidéo : Panasonic Lumix DMC-FZ-300, Rode Videomic

Hier j’ai tourné une vidéo très (trop ?) longue à propos d’une nouvelle acquisition. Cette vidéo me sert essentiellement de test interne. J’ai commandé récemment un appareil photo bridge Panasonic Lumix DMC-FZ300 (lire un test sur Les Numérique). Je voulais partager avec vous le fruit de la réflexion qui m’a progressivement guidé vers cet achat . Après une petite étude de marché qui prend en compte mon budget et de mes ambitions, j’ai renoncé aux sirènes des appareils haut de gamme à objectifs interchangeables. J’ai constaté que me rééquiper en appareil photo reflex revenait trop cher pour mon usage actuel. Les compacts haut de gamme ne sont pas particulièrement moins chers et leur petite taille impose des limitations. 

Panasonic Lumix DMC-FZ300

Panasonic Lumix DMC-FZ300 avec le Rode VideoMicro

Le but de ma vidéo encore bien imparfaite est de me mettre en situation réelle pour voir si mon choix tient la route, où si la caméra reprend la route du vendeur dans son carton d’origine.

La course à l’armement ne connaît pas de trêve

Mes vidéos réalisées les deux dernières années, à l’aide de caméras GoPro, mes tests de matos et les vidéos réalisées pour Jacques Stotzem m’ont donné une envie d’encore, mais en mieux. 

Évidemment, il y a toujours mieux, mais c’est plus cher ! J’aurais volontiers craqué pour un de ces jolis bridges à objectif interchangeable avec lesquels on peut tourner des véritables fictions. Mais avec un bon objectif par ci, un stabilisateur trois axes par là, un enregistreur externe 4K, le budget explose littéralement. Ce n’est pas un problème si la vidéo est votre passion ou mieux,  votre métier, mais de mon côté il s’agit d’une activité secondaire au service de la musique. 

Je voulais donc un saut qualitatif pas trop ruineux basé sur des critères objectifs. Le Panasonic Lumix DMC-FZ300 m’a semblé un bon candidat pour monter d’une marche en direction de la vérité sans me brûler les ailes aux sirènes de l’achat de matériel.

Pour et contre le Lumix FZ300

Ce qui m’a plu au premier abord :

  • avoir un appareil « tout en un » sans prise de tête d’objectifs ou d’accessoires pour la vidéo
  • un objectif qui ne déforme pas les sujets contrairement à mes GoPro et ma Zoom Q8
  • un bridge qui fait de la vidéo correcte et de la photo décente
  • le fait que le boîtier soit tropicalisé, ce qui peut m’être utile sur le terrain
  • le zoom de 600 mm en ouverture f2.8 constante
  • la possibilité de connecter un microphone externe
  • pouvoir enregistrer en 4k et en FullHD
  • avoir le choix de filmer avec des rendus neutres pour faciliter la post-production 
  • la dynamique du capteur qui me donne plus de marge de travail
  • l’écran tactile orientable qui me permet de filmer en vérifiant le cadrage
  • la possibilité de piloter le boîtier en Wifi

Ce qui m’a déplu à la prise en main : 

  • le fait de sortir à contrecoeur de l’univers des focales fixes pour un super-zoom
  • une limitation un peu cachée est la petite taille du capteur 
  • la limite de 30 minutes imposée par une législation/taxe européenne
  • l »accès aux menus parfois un peu galère
  • une petite latence au déclenchement
  • la sortie HDMI qui se désactive à l’enregistrement, annihilant mes rêves de monitoring sur un écran externe

Fais pas le son

Je me suis également procuré un micro à monter sur la griffe flash. On le voit sur la photo en entrée de ce billet. C’est une amélioration notable par rapport au micro intégré qui est un peu court pour la prise de son. Comme dit dans la vidéo plus-haut, j’ai d’autres options avec le Zoom H5 pour prendre le son séparément.

Rode Videomicro

Rode Videomicro

Évidemment, si je conserve la caméra il faudra que j’adapte mes habitudes et mon workflow. Finalement, en deux jours je n’ai fait qu’effleurer la surface de ses possibilités. En réalisant ma première vidéo j’ai commis des erreurs qu’il me faudra corriger pour la prochaine fois. Je dois également trouver les meilleurs réglages de post-production et d’exportation pour en tirer le maximum. Ca reste l’étape mystérieuse et délicate dans la réalisation des vidéos.

Je n’ai pas encore pris ma décision sur le fait de conserver cette caméra. D’autre part, mon budget est limité et le restera sans doute. Je ne sais pas combien de temps il me faudra pour pouvoir investir plus, ni si c’est pertinent.

Entretien avec une guitare : l’agenda du nettoyage (partie 3 et fin)

Comme promis, voici la troisième partie de cette série d’articles consacrés à l’entretien de la guitare. Après la prévention et le ménage dans les mythes et idées reçues, il est temps de parler un peu du nettoyage de la guitare.

Ménager sa monture

Si on aime chouchouter sa guitare, certaines étapes du nettoyage sont toutefois à pratiquer avec bon sens et modération. En effet, certains produits sont légèrement abrasifs et d’autres sont nourrissants. L’excès serait nuisible dans les deux cas. Je vous propose un petit planning, évidemment indicatif. Après une série de concerts ou une date éprouvante, ou tout simplement pour se faire beau pour une date importante, on peut évidemment avancer ou postposer l’entretien.

Tous les jours 

Je devrais dire « chaque fois que vous jouez », mais je suis persuadé qu’il faut jouer tous les jours pour bien jouer. 

  • se laver les mains avant de jouer
  • essuyer la guitare et les cordes avec un chiffon doux et propre après avoir joué
  • vérifier si il ne faut pas changer les cordes
  • surveiller l’hygrométrie et la température à laquelle la guitare est stockée
  • ranger la guitare dans un endroit propre et pas trop poussiéreux avec un pied ou un coffre/gigbag adéquat
lecture de l'hygromètre

lecture de l’hygromètre et de la température

A chaque changement de cordes

007 astuces pour rester bien accordé !

Changement de cordes !

A chaque changement de cordes vous pouvez en profiter pour effectuer quelques tâches d’entretien plus poussées.

Une vois les cordes retirées, inspectez votre guitare visuellement. Dépoussiérez les zones difficiles d’accès comme l’espace sous les cordes, la base du chevalet ou entre les mécaniques. N’appuyez pas trop fort sur votre chiffon pour ne pas rayer le vernis. Frottez votre manche pour nettoyer les salissures accumulées au pied des frettes. Si vous avez des soucis de buzz dans les basses ou de corde qui frise, c’est aussi une bonne occasion pour vérifier l’action du manche, les frettes et les encoches du sillet et du chevalet.

Jetez un oeil dans la guitare pour voir si rien n’y traîne : mouton de poussière, plectre, etc.

Vérifiez que les mécaniques sont bien vissées (un peu de jeu sur les bobines est normal). Ne serrez jamais les vis à fond, vérifiez simplement qu’elles n’ont pas de jeu. Inspectez les chevilles et leurs trous. Vérifiez que le sillet de tête et le chevalet sont bien en place et que le chevalet n’est pas en train de se décoller. Si votre sillet est accrocheur, c’est l’occasion de mettre un peu de graphite ou de lubrifiant dans les encoches des cordes, avec modération.

Pour une électroacoustique, vérifiez si le connecteur jack est bien vissé. Regardez si les boutons et curseurs du préampli ne sont pas trop empoussiérés. Ils méritent aussi un petit nettoyage, ave un pinceau par exemple. Jetez un oeil à la position de votre microphone interne si vous en avez un. Vérifiez également de temps en temps la batterie de votre préampli.

Quand faut-il changer les cordes d’une guitare

J’avais déjà discuté ce point dans un billet de 2013.

Pour résumer:

  • En cas de casse, évidemment.
  • quand les cordes sont tachées, oxydées ou sales: regardez les de profil, la face au contact du manche est couverte de salissures. Si un bon coup de chiffon ne peut plus remédier à ce problème, il est temps de changer.
  • Si le son perd de sa dynamique (les basses deviennent sourdes ou frisent, les aiguës sonnent plates).
  • lorsque les cordes sont creusées aux endroits en contact avec les frettes.
  • quand le bobinage, le fin fil métallique entourant la corde, est cassé.
  • mais aussi si les cordes ne conviennent pas à votre jeu et votre guitare.

Certains préfèrent changer de cordes avant un concert ou un enregistrement pour être sûr d’avoir toujours le même son.
On recommande en moyenne de changer de cordes au moins tous les 2 mois, mais cela est fonction de votre jeu et de la vitesse à laquelle votre transpiration oxyde les cordes.

Deux fois par an, le grand nettoyage

Une à deux fois par an, votre guitare mérite un check-up complet et un nettoyage en profondeur. Démontez les cordes et après les inspections habituelles et un dépoussiérage, il est temps de recourir aux produits un peu plus sérieux. 

Le nettoyage en profondeur comporte trois étapes : nettoyer, nourrir, faire briller. Utilisez des produits spéciaux pour la guitare (cf. les idées reçues et les bons plans) et suivez les instructions du fabricant. Protégez votre guitare en la posant sur un support stable et doux pour ne pas griffer pas le vernis. N’hésitez pas à protéger les zones non-traitées avec du ruban adhésif de peintre (qui se décolle sans laisser de résidus.

dépose des cordes et nettoyage de la touche

Nettoyer :

  • Un petit coup de chiffon très légèrement humide ou un peu d’alcool de ménage peuvent venir à bout de traces de transpiration incrustées sur le vernis. (Renseignez vous sur votre type de vernis et le type de produits que vous utilisez pour éviter les accidents !). N’utilisez pas de solvants, ni de produits pour meubles ou pour carrosserie.
  • Pour les zones vernies, le polish est une crème contenant un abrasif léger qui fera disparaître les fines rayures du vernis et les traces incrustées. la règle générale est de mettre peu de produit et de frotter beaucoup. Le produit est souvent laiteux, alors évitez absolument d’en mettre sur les parties non vernies de la guitare si vous ne voulez pas voir tous les pores se transformer en points blancs. Évitez également d’en mettre trop dans les coins et recoins ça laisse des marques blanches qu’il faudra péniblement chasser au coton-tige.
  • Pour la touche et les frettes, une petite boule de laine de fer 0000 enlevera les dépôts accumulés au pied des frettes. Si vous voulez faire briller vos frettes en insistant avec un abrasif plus lourd, protégez le manche avec le ruban adhésif de peintre ou avec une petite lame de métal spéciale qui ne laisse dépasser que la frette. Pensez à protéger vos micros avec de l’adhésif pour éviter qu’ils n’attrapent les petites limailles qui se détachent.
    Nettoyage, laine de fer 0000 et protection du manche

    Nettoyage, laine de fer 0000 et protection du manche

    Il existe également un système de papier abrasif chez Planet waves, le « Fret Polishing system » qui fonctionne très bien. Ne jetez pas l’emballage, il sert aussi de protection pour le manche grâce à des encoches prédécoupées.

    Planet Waves, Fret Polishing System

    Planet Waves, Fret Polishing System

Nourrir : 

Commencez par éliminer soigneusement les résidus de polish, les poussières et les limailles. Pour obtenir un résultat optimal, il est impératif de ne pas utiliser les mêmes chiffons pour la seconde étape. Ici aussi, le règle est de mettre peu de produit et de frotter beaucoup.

  • Pour les zones vernies, le terme nourrir est un peu abusif, la plupart des vernis industriels sont épais et parfaitement scellés. Les produits laisseront un léger film de surface destiné à raviver le contraste du dessin du bois et à protéger le vernis des effets mécaniques et de la dégradation liée à la lumière. La fine couche de cire empêchera les poussières et la sueur d’adhérer au vernis, pour quelque temps.  
  • Pour la touche non vernie, on met une goutte ou deux d’huile de pépin de citron (pas l’huile essentielle concentrée !) ou de fretboard conditionner sur un chiffon et on étale. On laisse poser quelques minutes et on enlève soigneusement l’excédent avec un chiffon.On évité d’en mettre partout sur la guitare, notamment sur les zones vernies. Certains s’en servent sur le vernis pour retirer les traces, mais je trouve l’excédent trop pénible à enlever.

Faire briller : 

  • A nouveau, suivre les instructions du fabricant à la lettre.
  • Un chiffon sec et propre qui n’aura pas été contaminé par les opérations précédentes sera nécessaire.
  • C’est l’étape où de mon expérience on peut mettre (un peu) plus de produit, et frotter (un peu) moins pour obtenir un résultat optimal
Dalbergia latifolia

Faire briller !!

Voilà, j’espère avoir pu démystifier un peu le sujet. N’hésitez pas à commenter ou compléter !

Entretien avec une guitare : idées recues, produits et bons plans (partie 2)

Maintenant qu’on a discuté de comment éviter de salir son instrument, tôt ou tard, il faut bien se résoudre à le nettoyer. Avant d’entamer le nettoyage, on va commencer par faire un petit nettoyage des bêtises à propos des produits d’entretien qu’on lit un peu partout.

Les bons plans sont des mauvaises idées !

Comme toujours, Internet est votre meilleur ennemi. On y lit des conseils horribles sur l’utilisation de produits pour meubles, produits pour carrosseries, produits alimentaires. Chacun fait comme il veut. Mais à moins d’être un pro du déchiffrage d’étiquettes et des compositions chimiques, évitez les astuces pas chères à base de produits qui ne sont pas spécifiques à la guitare. Ces produits sont moins chers au litre, ce qui peut être intéressant pour une boutique. Mais vu les quantités que vous allez en utiliser au fil des ans, la différence ne se fera pas sentir.

Il est vrai que ces produits sont des produits simples d’un point de vue chimique et que les fabricants chargent l’addition. Mais au moins il n’y a pas d’erreur en vue sur la composition. On aura toujours une formule adaptée aux instruments, un conditionnement adéquat et une notice claire. 

Petite liste des fausses bonnes idées, les produits pourris

L’huile d’olive et les produits alimentaires. 

huile dolive et autres produits alimentaires

huile dolive et autres produits alimentaires

La première pression à froid donne un meilleur son en studio que les huiles courantes du commerce qui conviennent mieux pour le live. Nan, je déconne.

L’huile d’olive, ou toute autre huile ou substance d’origine végétale n’est pas conseillée. Les produits de ce type ne sont pas stables dans le temps. Les huiles de ce type ne sèchent jamais vraiment et peuvent rancir. Au fil du temps le dépôt peut prendre une coloration verdâtre (cf. les guitares chez les brocanteurs). Par chance, l’huile d’olive pure utilisée parcimonieusement et rapidement ne pénètre quasiment pas dans le bois, faute de solvant. Il faut l’essuyer entièrement et soigneusement. Sur un bois qui a conservé son huile naturelle, le risque est limité. Elle enlèvera les résidus solubles dans les corps gras, tout comme les huiles minérales. Elle fera également briller et ravivera le fil du bois.

Si cela produit un beau résultat visuellement, sans plus, c’est au prix d’une prise de risque. Sur un bois trop sec, qui a perdu son huile naturelle, sur le long terme ça fera des dégâts. La salive rejoint évidemment la catégorie des produits organiques à éviter.

Les produits pour meubles ou pour voitures

Pourquoi ne pas confier le nettoyage de votre guitare à votre médecin ou à votre boulanger ? Non ? Alors pourquoi la confier aux fabricants de produits pour meubles ou pour voitures ? Pourquoi aller au magasin de bricolage ou chez le garagiste plutôt qu’au magasin de musique ?

Il fut un temps où les produits étaient durs à trouver. La débrouille était de mise et on s’échangeait les bons plans et les produits alternatifs. Ce n’est vraiment plus nécessaire.

Les produits pour meubles

Les produits pour meubles

Trois dangers !

Le premier danger auquel vous vous exposez avec des produits non-spécifiques est d’utiliser des produits contenant du silicone. Le silicone est la lèpre des vernis d’instruments. Le silicone s’étale partout, pénètre partout et colle sur tout . Mais rien ne colle sur le silicone, à part la poussière. Outre le fait que cela rendra les réparations et les retouches de vernis compliquées, le silicone peut s’insinuer dans les joints de colle et les contacts. Il rendra le vernis mat avec le temps et pourra même le pousser à s’écailler. C’est un ennemi tellement lent et invisible qu’on le néglige. 

Le second danger serait d’utiliser le bon produit au mauvais endroit. Les types de vernis sont différents et les pièces de bois vernies ou non-vernies ne doivent pas être traitées de la même manière. Si vous utilisez un polish sur un bois poreux, les pores seront bouchés et blanc pour un loooong moment. Le polish de voiture ou celui pour les meubles contiendra parfois un abrasif trop rude pour le vernis d’une guitare qui fera ressortir les griffes au lieu de les atténuer.

Le dernier danger est d’utiliser un solvant inapproprié qui attaquera le vernis soit de manière aiguë, soit plus pernicieusement avec le temps. Le vernis pourra devenir mat ou blanchir. Le même solvant pourra chasser l’eau hors du bois du manche qui se marquera plus facilement sous les cordes. Un autre produit contiendra trop d’eau et risque de trop humidifier le bois. Les produits pour meubles laissent également des résidus collants qui font briller, mais fixent la poussière.

Les autres produits 

La plupart des lubrifiants, solvants, et produits 3 en 1 ou tout-en-un comme le WD40 sont à éviter, tout simplement.

Si malgré tout un pro vous conseille un produit alternatif, ne prenez que celui-là, en vous assurant d’acheter la même marque. Ne vous fiez pas qu’au résultat final. Parfois les composants principaux sont identiques, mais méfiance avec les additifs, colorants, cires et parfums contenus dans ces produits. Beaucoup de choses font briller, mais à quel prix ?

L’huile de lin est à utiliser sous sa forme bouillie, doublement bouillie ou polymérisée et pas crue. Mais elle laisse un dépôt plus ou moins collant si on en utilise trop. Ce dépôt peut s’accumuler à la base des frettes et capturer la poussière. Cette huile se solidifie dans les cellules du bois et elle scelle les pores du bois plus ou moins définitivement, ce qui n’est pas toujours souhaitable. Attention les chiffons imbibés d’huile de lin sont hautement inflammables. Autant de bonnes raisons de s’en passer.

Les produits très concentrés, sous forme d’huiles essentielles et ceux faits pour les meubles et les parquets sont à éviter.

Les fabricants mentent

Super ultimate, easy shine … il est clair que le marketing promet souvent monts et merveilles. Parfois on paie cher une formule simple. Les fabricants ont néanmoins une responsabilité de fournir un résultat acceptable, sans causer de dégâts.

dépose des cordes et nettoyage de la touche – avec une goutte d’huile 

Un des produits qui retient l’attention est le fameux « Lemon Oil ». Il est porté aux nues, ou voué aux gémonies selon les écoles de l’entretien du manche. 

Le débat autour de ce produit provient essentiellement d’un malentendu. L’huile essentielle de pépin ou d’écorce de citron est un produit très concentré, très parfumé et très acide. Il est mordant, nocif et irritant. Il risque d’assécher le manche de votre guitare. Certaines guitares ont même perdu des frettes collées en l’utilisant. Bref, un produit à déconseiller. Mais il n’a rien à voir avec le « Lemon Oil » des guitaristes. 

Les produits vendus aux guitaristes sous le nom générique de « Lemon Oil » sont en fait des mélanges d’huiles minérales et de solvants. Ils ne contiennent quasiment pas ou même parfois pas du tout d’huile de citron, juste un peu de parfum et de colorant. Quand un tel produit annonce contenir 100% d’huile de citron, cela signifie que l’entièreté du faible pourcentage qu’il en contient provient de citrons. La petite quantité d’huile de pépin de citron retirera les résidus gras du manche, pendant que la majorité des huiles minérales restantes entretiendra et protégera votre manche. Le solvant qui aide à fluidifier le mélange pour qu’il pénètre dans les pores du bois s’évapore rapidement, on essuie l’excédent d’huile et le manche est propre et nourri.

Quand les fabricants de guitare ou les luthiers vous recommandent d’utiliser du « Lemon Oil », ils parlent de cette seconde catégorie de produits qui ne contiennent quasiment pas d’huile de pépin de citron. 

Il ne faut pas retirer toutes les cordes d’une guitare en une fois

Un classique, si votre guitare se dérègle malgré tout quand vous le faites, c’est qu’elle a d’autres problèmes. A part pour un ancêtre, le manche contient une barre de fer qui lui permet de résister à la tension. Le manche reprendra sa position sauf si elle reste sans corde pendant une très longue période. Pour une guitare électrique avec des pontets et un trémolo, les réglages peuvent bouger légèrement si vous n’êtes pas délicat. Si votre guitare est amplifiée, évitez de faire bouger le sillet qui appuie sur le capteur piezo. Des petits variations d’appui peuvent avoir des effets dramatiques. 

Sur une guitare en bon état, avec un manche qui n’a pas soif, un vernis solide et bien appliqué, la plupart des idées stupides ci-dessus auront heureusement très peu d’impact. Avec le corollaire regrettable qu’elles persistent et se propagent plus loin sur le net.

Si vous avez suivi les conseils de la partie 1 pour ne pas salir votre guitare, le tout grand nettoyage se fera qu’une ou deux fois par an. Des petits entretiens réguliers s’ajoutent à ce grand nettoyage pour garantir fraîcheur du son, look et confort de jeu toute l’année.

Si j’ai oublié des choses, n’hésitez pas à commenter. Vous n’êtes pas d’accord ? N’hésitez pas à vous exprimer !

Je vous raconte le programme d’entretien dans la troisième partie.