Première écoute: Abbey Road, le CD d’Antoine Goudeseune

Antoine Goudeseune - Abbey Road

Antoine Goudeseune – Abbey Road

La guitare est un instrument magnifique, aux nuances et aux harmonies incroyables. La musique des Beatles est une œuvre dont la profondeur musicale et l’influence dépassent le phénomène trop réducteur de la beatle-mania. C’est au croisement de ces deux mondes que se situe l’album d’Antoine Goudeseune.

On pourrait confondre la démarche de « fingerpicker » des grands classiques de la musique en instrumental avec la mode des cover-bands qui fait rage actuellement. La démarche est pourtant très différente car il s’agit de capter l’essence mélodique des morceaux pour la rendre – avec un seul instrument – tout en mettant en valeur toute la subtilité harmonique. Un vrai travail d’arrangement et d’adaptation qui est le fruit d’une passion pour la guitare acoustique et d’une dévotion à l’œuvre originale. Je refuse donc de réduire cet album à un album de reprise des Beatles. On y trouve bien plus que ça.

Mon exemplaire en dur est sans doute en route dans la poste. et je n’ai découvert l’album qu’en MP3 pour l’instant, le téléchargement était offert aux contributeurs du projet KissKissBankBank.

Ce qui frappe néanmoins de prime abord sur cet album, c’est la qualité du son. Antoine Goudeseune a réalisé un rêve en se rendant dans les mythiques studios d’Abbey Road pour capter cet album. Mais le son n’est pas que dans un studio, il est aussi et surtout dans les doigts du musicien et dans le soin porté à l’interprétation. Ayant grandi musicalement au son puissant et rugueux d’un Jacques Stotzem, j’ai d’abord été décontenancé par ce toucher si propre, en retenue. Mais je me laisse apprivoiser et je suis persuadé que c’est ce soin dans la réalisation qu’il fallait pour mettre en valeur des morceaux des Beatles dont certains, je l’avoue, me sont moins familiers. Ces morceaux constituent la seconde partie de l’album dans une succession de miniatures musicales qui donnent envie de saisir une guitare pour se laisser aller à improviser.

Sur quelques morceaux, une seconde guitare ou d’autres instruments en petites touches viennent prêter main-forte à la guitare acoustique, sans lui voler la vedette. La mélodie est toujours délicatement entremêlée avec l’accompagnement, un vrai délice à écouter.

Cet album aura les honneurs de mon fauteuil, un whisky à la main. Avant d’aller le voir en live, bien sur !

Le plaisir est la somme de petits malheurs

PhotoJe lisais un billet de J. C. Béchet dans le dernier Réponse-Photo. Un billet où il s’interroge sur le moment qui procure le plus de plaisir dans la pratique de la photo.

Les préparatifs d’une mission (vécu par certains comme une préparation sportive), le repérage, la prise de vue, le développement, le tri, la retouche, le tirage, la publication ou l’expo. Chacun de ces moments est source de plaisir mais aussi de déceptions, de frustrations, de renoncements douloureux et d’erreurs.

Quel rapport avec la musique ?

J.C. Béchet conclut le billet en disant que finalement le plaisir nait d’un somme de petits malheurs successifs. C’est dans cette conclusion que je vois un parallèle avec la pratique de la musique. Composer, répéter, s’enregistrer, jouer sur scène. Toutes ces étapes contiennent à la fois du plaisir et des déceptions, des frustrations, des renoncements douloureux et une succession d’erreurs. Que le plaisir puisse naître et grandir sur un terreau aussi ingrat est une source d’étonnement pour beaucoup. Quelle perte de temps !

C’est le résultat final qui est déterminant, auréolé des difficultés pour l’obtenir, malgré les imperfections qui l’émaillent aux yeux de son créateur et la dure tâche de s’en contenter tout en restant conscient des limites souvent atteintes et parfois vaincues.

C’est la passion qui sert de catalyseur dans cette étonnante mutation. De manière révélatrice, le mot passion provient du grec pathos, qui évoque la souffrance, le supplice. Mais ce mot est également associé à la romance en tant qu’émotion joyeuse.

D’humeur philosophique ? Un peu …

Vidéo: interview aux Deux Ours

Comme promis dans le compte rendu, voici la petite Interview réalisée par Maïté Brocha à l’occasion de mon passage aux Deux Ours.

Vidéo: Baby please don’t go (Lightnin’ Hopkins cover)

Ceci est un repost pour ceux qui suivent ma page Facebook. (Un arrangement de Jacques Stotzem)