Les métiers de la scène en festival …

Après le vocabulaire de la scène, penchons-nous sur les intervenants en festival. Bien avant que le public et les artistes n’arrivent, une série de métiers se succèdent pour rendre la magie du spectacle possible.

En amont les chauffeursgrutiers, les riggers (ou accrocheurs) des électriciens se succèdent pour monter la scène, assembler les structures et alimenter le tout en électricité.

Les backliners s’occupent de raccorder le matériel pour le son avant le concert. Ils installent les artistes sur scène et vérifient que leurs instruments soient bien raccordés, et assurent la liaison entre la scène et l’ingénieur du son.

Même s’ils font plus ou moins le même boulot, certains distinguent les roadies qui voyagent avec le groupe, des backliners qui sont propres à un événement.

Ils s’habillent en noir, parce que d’une part, tout le matériel est un peu salissant, et d’autre part, si une intervention est nécessaire pendant le show, ce sera plus discret.

L’ingénieur du son (parfois appelé sonorisateur, et j’entends de plus en plus souvent parler de « sondier » sans savoir d’où vient ce nom), est à la fois artiste et technicien. Il allie pratique musicale et maîtrise de technologies complexes. Les histoires d’amour-haine entre les musiciens et les ingé-sons sont légion, mais l’un ne peut se passer de l’autre. Il mériterait un article à lui seul … d’ailleurs je vais faire ça prochainement.

Le régisseur est un de ces métiers essentiel et méconnu. Il coordonne le travail des techniciens de la préparation du concert à son déroulement. On trouve des régisseurs son, et des régisseurs lumière qui s’occupent spécifiquement de ces domaines. Le régisseur s’occupe de préparer le spectacle en se basant sur des conduites. Les conduites sont des documents de travail, les conduites sont spécifiques, on trouve une conduite générale listant les intervenants, une conduite son, pour les règlages, et une conduite lumière pour les effets lumineux.

Et évidemment les bénévoles qui, en échange de l’immersion dans l’ambiance du festival et d’une grosse fatigue, viennent travailler, diriger les festivaliers, distribuer des bracelets, nettoyer, vendre des gadgets, s’occuper des artistes, des journalistes, monter des barrières. Certains bénévoles dans l’horeca, trop rémunérés ont été sanctionnés lors du dernier festival de Dour.

Bref, en dehors de l’exception des bénévoles, les arts du spectacle offrent du travail à une kyrielle de métiers spécialisés.

Un peu de vocabulaire ? L’anatomie de la scène de festival !

Elle hurlait dans son smartphone pendant le set de Quentin Mosimann au Francos : « On est juste à côté du discobar ! ». Non, Mademoiselle, malgré le genre musical, tu n’es pas en boîte, et tu te trouves à côté de la régie son « façade ». Une petite leçon de vocabulaire ?

Mettons un peu d’ordre dans le jargon de la scène.

Régie scène pour un concert - utiliser le bon vocabulaire

Régie scène pour un concert – utiliser le bon vocabulaire

Partant du fond de l’esplanade, derrière la régie-son, où je me trouvais pour protéger un tant soit peu mes oreilles, on trouve divers éléments qui sont désignés par un vocabulaire spécifique.

La régie son : située en face de la scène, remplie de quelques flight-cases noirs et d’armoires de matos avec des boutons et des petites lumières, des consoles de mixage, des mecs de dos avec un casque sur la tête avec des T-shirts (obligatoirement noirs) à message variant de « you need me » à « fuck-off » selon l’humeur ou l’humour du jour. Alternativement le T-shirt du concert mythique d’un groupe culte du rock laisse planer un doute sur le fait qu’il était aux manettes ce jour-là. Parfois, pour les pros, le T-shirt de la société de sonorisation est obligatoire.

On parle parfois de régie son façade, c’est-à-dire qu’elle concerne exclusivement le son destiné au public. Dans ce cas, une petite régie dite régie de retour sur le côté de la scène s’occupe du son destiné aux artistes. Souvent un trouve regroupé avec la régie son, une régie lumière et une régie vidéo qui diffèrent par la partie du spectacle dont ils s’occupent.

La fosse : c’est vous, c’est l’endroit entre la régie et la scène où se trouvent la majorité des gens. On parle de jauge pour la capacité des salles et des esplanades. Équilibrer l’envie que le public aura de voir un artiste et la jauge potentielle de chaque scène est un casse-tête pour les organisateurs.

La rampe : c’est le bord de la scène qui a prêté son nom à toute une série d’expressions – être sous les feux de la rampe, pour un artiste qui entre dans la lumière, franchir la rampe, pour un artiste qui a réussi à toucher son public.

L’avant-scène : la portion de scène exactement située entre la rampe et les rideaux et structures qui délimitent le cadre extérieur de la scène. C’est l’endroit où on trouve les retours, ces haut-parleurs posés au sol et dirigés vers les musiciens. C’est l’endroit où le chanteur vient agiter son corps en sueur et où le guitariste vient faire son solo.

Les retours : ce sont des enceintes posées au sol et inclinées, destinées aux artistes et orientées vers eux. Le son qui en sort n’est en général pas le même que celui de la façade, ce qui justifie l’existence d’une régie retours dédiée qui s’occupe également des In-Ear ou oreillettes, quand les artistes ont des écouteurs intra-auriculaires pour mieux entendre un mixage personnalisé de leur propre retour. On parle parfois de « moniteurs« , un terme employé au Quebec, mais chez nous ce mot fait partie du vocabulaire utilisé pour désigner les enceintes de contrôle de studio.

Le backstage ou coulisses : l’arrière et les côtés de la scène, parfois dissimulés par des rideaux (au fond) et des pendrillons (sur les côtés) où vont et viennent les techniciens et les roadies, où se préparent les changements d’instruments et de costumes. Par extension ce terme désigne toute la face cachée d’un spectacle. Suivre un artiste en backstage comme je l’ai fait pour Jacques Stotzem est toujours passionnant, et les plus chanceux peuvent rencontrer leur artiste préféré en backstage pour une photo qui fera pâlir de jalousie leurs amis.

Le plateau : l’ensemble de la scène, avant-scène et backstage compris. Il est composé de praticables, sortes de tables rectangulaires qui surélèvent la scène et servent à donner du relief à celle-ci, par exemple pour y installer le batteur. Par extension le terme plateau désigne aussi l’ensemble des artistes d’une soirée ou d’un festival. Ex : cette année, les organisateurs ont réuni un plateau exceptionnel à Spa pour l’édition 2015 des Francofolies.

Le plateau est parfois encombré de flight-cases ou « Fly ». Ce sont des caisses robustes renforcées avec des cornières et des coins en aluminium. Ils protègent le matériel qui doit être transporté dans des conditions rudes. Ils peuvent être gerbés (empilés), et ont généralement des roues.

Le fond de scène ou lointain se passe d’explication, c’est là que s’arrête votre regard si vous n’avez pas de backstage-pass.

Les structures, les ponts (horizontaux) et le grill (l’ensemble des ponts) sont les éléments tubulaires où se fixent les lumières. On parle également de la cage de scène, l’ensemble formant une sorte de boîte couvrant le plateau. Au théâtre, on est plus spécifique sur le vocabulaire désignant ces divers éléments. Par exemple, on ne dit pas gauche et droite, mais « Jardin et cour » (*) mais on ne va pas se lancer dans ce vocabulaire un peu pédant.

La façade est l’ensemble de sonorisation destiné au public. Composé de nombreux éléments servant à reproduire  les aigus (tweeters), les mediums (originalement appelés médiums) les basses (woofer) et les ultrabasses (subwoofers ou sub). Les éléments sont parfois dispersés ou accrochés aux ponts pour une meilleure diffusion dans l’espace et le temps. Les éléments empilés et incurvés, parfois surnommés bananes visent à diffuser le son de manière à ce qu’il atteigne l’ensemble du public de manière synchronisée dans le temps sur de grandes distances. Cela évite une dégradation du son due à des réflexions ou une diffusion incohérente dans le temps et l’espace.

Voila, un petit tour du vocabulaire pour décrire l’anatomie de ce qui se trouve devant vous lors d’un festival. J’en oublie sûrement … n’hésitez pas à compléter.

Dans le prochain billet, on parlera des noms des métiers des coulisses du spectacle.

(*) L’intérêt de parler de cour et de jardin est de pouvoir communiquer en évitant l’ambiguïté de « ta » droite face à la scène et « ma » droite vue depuis la scène. Jardin est à gauche, face à la scène, cour est à droite … comme dans le nom de Jésus-Christ. L’expression nous vient du vocabulaire propre au théâtre du Palais des Tuileries dont la salle donnait réellement sur la cour du Louvre d’une part, et sur le Jardin des Tuileries d’autre part.

En concert le 08/08 à Liège : à vos agendas !

Le 08/08/2015 au Blues-sphere-bar David van Lochem en concert

Le 08/08/2015 au Blues-sphere-bar David van Lochem en concert

S’échauffer avec des gammes chromatiques

s'échauffer un mal nécessaire !

s’échauffer est un mal nécessaire !

S’échauffer est nécessaire et salutaire. Je l’ai un peu négligé les derniers temps, et je paie mes heures de clavier et de souris entrecoupées de moments consacrés à la guitare.

Pourquoi et comment ?

La main est pleine de petits muscles précis et puissants pour leur taille. D’une manière parfois caricaturale, on compare l’effort du guitariste à celui du sportif de haut niveau, qui accomplit un geste contrôlé, intense et répétitif, à la demande. Et le sportif doit s’échauffer, tant à l’entraînement que lors des compétitions. Mais le bon musicien ne se dope qu’à la bière.

Les gammes chromatiques sont un excellent exercice pour s’échauffer et vous permettent de travailler à la fois votre main gauche et votre main droite. La vitesse n’est pas le facteur à rechercher. Contrairement à ce qui est montré (mais conformément à ce qui est dit) dans la vidéo ci-dessous, l’expression et la propreté de la réalisation sont importantes pour moi, plus que la vitesse.

Mais les divers exercices sont bons à prendre.

S’échauffer de manière utile

Pour que s’échauffer ne soit pas une perte de temps, je recommande même de travailler avec un métronome si possible et de faire attention à accentuer les temps 1 et 3 ou alternativement 2 et 4 en jouant du pouce et de l’index de la main droite.

Je travaille également les notes chromatiques par groupe de trois, en triolets, pouce-index-majeur en 3/4 pour développer d’autres pulsations rythmiques.

Un des points d’attention sera d’être à l’écoute de votre main. Exercer la force suffisante pour jouer chaque notre, sans forcer, sans crispation. Respirez et gardez les poignets et votre corps détendus. S’échauffer, c’est aussi se relaxer.

Commencez par quelques gestes pour réveiller vos mains. Frottez vos paumes l’une contre l’autre, jusqu’à ressentir un léger échauffement de vos paumes, puis écartez légèrement les doigts pour qu’ils glissent les uns entre les autres. Frottez ensuite le dos d’une main avec la paume de l’autre, puis changez de main.

Commencez par étirer vos doigts et vos poignets avec quelques exercices simples

Tendez votre bras à l’horizontale, doigts pointés vers le ciel. Placez les doigts de votre autre main perpendiculairement à ceux-ci et exercez une légère traction douce et continue. Tenez la position 5 secondes sans forcer, sans douleur et en respirant calmement. Changez de main et recommencez trois fois.

Tendez maintenant votre bras à l’horizontale, doigts pointés vers le sol. Placez les doigts de votre autre main perpendiculairement à ceux-ci et exercez une légère traction douce et continue. Tenez la position 5 secondes sans forcer, sans douleur et en respirant calmement. Changez de main et recommencez trois fois.

Mettez votre pouce dans la paume de votre main, refermez vos doigts dessus, et tirez légèrement vers le bas.  Tenez la position 5 secondes sans forcer, sans douleur et en respirant calmement. Changez de main et recommencez trois fois.

Ensuite, quelques gammes chromatiques, qui sont également l’occasion de vérifier la justesse de votre guitare dans toutes les positions et les éventuels problèmes de frettes. Commencez ensuite par un morceau facile que vous pouvez aborder avec décontraction.

Voilà, vous êtes chauds et prêts pour une bonne répétition … ou votre concert.