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Vintage Brussels : concert au pied du basilic(*) de Koekelberg

Je me souviens d’avoir déjà joué deux fois dans la même journée, mais je n’ai pas souvenir d’avoir joué deux jours de suite au même endroit. Voilà qui est chose faite. Même endroit, deux dates, deux ambiances différentes. Vous saviez que le mot vintage vient des vieux vins – par déformation de “vin d’âge” ? En tout cas le Vintage Brussels a de la bouteille, si j’ose dire. Dans le couloir des WC un mur d’affiches aux noms parfois connus en atteste.

Après avoir regardé la configuration du lieu sur Internet, je décide de m’amplifier avec le Fishman SA220. Son format en colonne et son mode de fonctionnement en “line array” permettent une diffusion plus homogène. Il permet une belle présence sonore, sans devoir pousser le volume. Malheureusement, il a déjà connu une petite panne et je ne lui fais plus qu’à moitié confiance. Mon fidèle Loudbox 100 fera le voyage aussi. Pour changer, je fais un set sans chansons, sans ukulélé. Rien que de la guitare, mes arrangements. Nature !

À l’heure de la réfection des grands axes et tunnels, Bruxelles souffre de son passé de ville “tout à la voiture”. Les errements urbanistiques du passé se mêlent mal avec les fantasmes de la mobilité moderne. Cette ville s’étouffe, elle avale quotidiennement puis dégueule un flot de véhicules dans une respiration laborieuse. Il me faut plus de temps pour rejoindre le Vintage que pour atteindre Bruxelles depuis Liège. Bref, je suis en retard. L’accueil est très sympa et le lieu a une âme.

Vendredi, au Vintage

Soundcheck

Ma Lovely Roadie m’accompagne et m’aide pour l’installation et le soundcheck. J’éduque peu à peu son oreille pour qu’elle puisse me faire un retour précis sur le son. 

Soundcheck au Vintage Brussels

Soundcheck au Vintage Brussels

Ce n’est pas pour rien que le SA220 est le spécialiste des “coffee house gigs”. Du courant, une ligne pour la guitare, une ligne pour le micro, gain, égalisation puis volume et enfin on ajuste un peu la reverb et c’est prêt.

(*)Je joue au pied du basilic de Koekelberg, littéralement, – la petite blague qui me fait sourire. 

le célèbre basilic de Koekelberg

le célèbre basilic de Koekelberg

Il est trop tard pour manger avant le concert. Je me contente d’un verre d’eau et je me pose un peu pour dissiper la tension de la route. Je suis content de ne jouer que de la guitare ce soir. Moins de câbles, moins de bazar “dans mes pieds” comme on dit à Liège.

Heu-reux de jouer de la guitare

Heu-reux de jouer de la guitare

Le concert en deux sets

Quand je joue, j’écoute ce que je joue, mais je perçois aussi distinctement  le son de ce qui m’entoure. Les discussions dans la salle entrent et sortent de mes oreilles. J’en attrape des bribes au passage. J’imagine qu’un interprète qui parle et écoute en même temps ressent la même chose. Le public du vendredi : un couple de beaux hipsters, des jeunes filles fraîchement célibataires sur de jolis talons, un couple de mecs, une dame qui boit un verre avant d’aller bosser et d’autres tables sans histoires.

Le premier set se passe bien, je profite de l’entracte pour manger un bout. Ma Lovely Roadie reçoit une belle assiette de pâtes et moi des ravioles aux asperges dans une belle sauce. C’est très bon. Sur Internet les gens louent les repas et la carte des spiritueux, une réputation qui n’a pas l’air usurpée.

le repas du guerrier

le repas du guerrier

Le public est assez calme mais je croise des beaux sourires, des regards complices et approbateurs. Le second set se passe tout aussi bien. Je connais la différence entre un concert et une animation musicale. Les gens sont venus pour manger et discuter. À moi de créer un décor musical présent sans être gênant.

Je n’ai pas de souvenir de fausse note ce soir. Ma Lovely Roadie confirme mon impression, j’ai bien joué ce soir. Je fête ça devant un verre de vin.

dans le mood

dans le mood, tout se passe à merveilles 

Je replie le matos et je retourne à la maison. Une fois n’est pas coutume, je laisse une partie du matériel sur place (pas la guitare, jamais la guitare). Ma femme m’aide à décharger et puis “au lit !”.

prêt pour de nouvelles aventures ... demain

prêt pour de nouvelles aventures … demain

Samedi, même lieu, public différent

Cette fois-ci je suis vraiment en solo. L’ampli a tenu bon hier soir, je prends le pari de ne pas m’encombrer d’un second ampli. J’ai changé mes cordes et j’en ai profité pour inspecter une mécanique qui buzzait.

J’anticipe un peu la circulation et je pars plus tôt. Partir une heure plus tôt me fera gagner… vingt minutes. Les réglages de la vieille sont encore valables, j’ajusterai simplement le volume en fonction du public présent. La salle est encore vide, mais je vois beaucoup de réservations, un anniversaire, des tablées de quatre ou cinq.

Vintage Brussels

Vintage Brussels

Le public du samedi est différent. Dans un coin une dame avec un grand et beau chapeau tapote sur son mac. Qui sait, c’est peut-être la nouvelle J-K Rowling. Elle écrit peut-être les aventures du jeune Henri Potier qui ne peut s’inscrire dans une bonne école parce que le sort a voulu qu’il naisse du mauvais côté du canal. Bref.

Je joue le même set qu’hier, mais je commence un peu plus tard. Cette fois-ci, quelques applaudissements et même quelques “Come together” ponctuent l’arrangement que Jacques Stotzem a fait de ce classique des Beatles. En entendant une table chanter, je me dis qu’ils ont déjà dû assister à un concert de Jacques. Je n’ai pas eu le temps de manger, ce sera pour après le concert. Malgré la pub intensive, je n’aurai pas eu le plaisir de croiser des connaissances. Heureusement la salle était bien remplie.

Mission accomplie

Il est temps de boire un verre de vin en attendant mon repas. Pas une tête connue pour trinquer avec moi. Je n’aime pas boire seul, alors je prends une photo pour trinquer avec des gens que j’apprécie et qui sont loin.

" Santé, amis d

C’est futile, mais ça dissipe un peu le blues d’après-concert. 

On me demande de chanter “bon anniversaire” au débotté …je suis un peu pris au dépourvu. La chanson part dans une tonalité différente de celle de la guitare. Un moment à oublier musicalement, j’espère que l’anniversaire sera inoubliable. J’aurais mieux fait de refuser.

Le trajet du retour en solo finit par me réconcilier avec moi-même.

Le prochain concert c’est le 10 aout, en plein air, à la Guinguette du Parc de Forest. On se voit là-bas ?

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