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Rentrée scolaire : commencer la musique ?

La rentrée scolaire est l’occasion d’inscrire ses enfants (ou soi-même) à des activités diverses, sportives ou culturelles. Et pourquoi pas faire de la musique ? D’après une étude, environ 70% des musiciens commencent la musique avant 15 ans (mais n’hésitez pas à faire partie des 30%).

Apprendre la musique est une belle aventure.  Mais avant de se lancer, il y a des questions à se poser.

cours de musique

Rentrée scolaire … en musique ?

Pourquoi vouloir apprendre la musique à ses enfants ?

Pour certains parents c’est un rêve de jeunesse qu’ils n’ont pas pu accomplir. La faute à un manque de moyens ou d’intérêt de la part de leur famille. Pour d’autres, la musique fait partie du développement d’un être humain accompli. Pour d’autres encore, la musique fait partie de leur vie. Elle imprègne la vie familiale et apprendre la musique sonne comme une évidence. 

Faire de la musique c’est s’ouvrir aux émotions et communiquer avec les autres. C’est apprendre une forme de discipline qui vaut largement celle du sport et des études, le plaisir en plus. 

L’apprentissage de la musique est accessible à toutes et à tous, sans distinction d’âge, de sexe, de culture, ou de religion. Avec peu de moyens on peut atteindre de grandes choses. 

Et si il n’aime pas, ou si il arrête à l’adolescence ?

A condition d’avoir choisi la bonne orientation musicale, et en évitant de surinvestir dans le matériel,  il n’aura pas de regrets à avoir. Au moins il aura essayé et aura une compréhension basique de ce que sont la musique et la pratique d’un instrument. Il aura peut-être ainsi les clés pour comprendre et respecter le travail des musiciens qu’on décrit souvent comme paresseux et vains. 

En 1997, sur les 40% de la population pratiquant un instrument, seulement 18% poursuivaient l’activité au delà l’adolescence, en 2008 ce pourcentage était de 32%. Selon les mêmes statistiques, toutes les générations confondues, plus de la moitié des anciens musiciens (53%°) ont arrêté entre 15 et 24 ans, un sur cinq ayant abandonné avant d’être parvenu à l’âge de 15 ans.

Mais en même temps, ce n’est qu’un cap à passer : lorsqu’on a pratiqué jeune un instrument de musique – nous dit la même étude – si le cap de l’installation dans la vie adulte est passé, les musiciens amateurs restent dans la majorité des cas longtemps fidèles à leur instrument et « contribuent plus que les amateurs des autres secteurs artistiques, à faire de la musique l’activité de toute une vie », beaucoup plus que les amateurs de théâtre ou de la danse, par exemple.

Quelle filière choisir à la rentrée ?

En musique, rien n’est obligatoire. Il n’est pas obligatoire de commencer par une guitare classique avant de faire de l’électrique. Il n’est pas obligatoire d’apprendre le solfège. Mais commencer par un apprentissage structuré, en maitrisant l’écriture et la lecture musicale commune à tous les instruments présente des avantages non négligeables. C’est aussi la seule filière qui donne accès à un diplôme et à un titre pédagogique reconnu.

J’ai encore l’image de mon prof de solfège, un vieux bonhomme sec comme un raisin de Corinthe, à qui je tendais mon cahier en tremblant. Il ponctuait son apprentissage de coups de latte pour le “soin à l’écriture” ou “respect du rythme”. Pas étonnant que j’en suis resté là, après la troisième gifle. A l’heure actuelle, il existe des cours pour enfants qui mêlent jeux, plaisir et apprentissage structuré. La pédagogie musicale a évolué en bien. Voilà au moins une chose qui n’était pas mieux avant.

D’autre part, si votre enfant veut faire de la guitare électrique, que vous l’inscrivez à l’académie à la rentrée, mais qu’il ne reste de la place en classe d’instrument que pour jouer de la clarinette, vous compliquez le maintien de sa motivation (à moins qu’il se découvre un talent multi-instrumentiste).

Au final, la filière se décidera aussi en fonction des goûts musicaux et de l’objectif visé. 

Cours collectif ou professeur particulier ?

Au niveau des professeurs particuliers, on trouve de tout, à tous les niveaux et à tous les tarifs. De l’amateur qui veut arrondir ses fins de mois au professionnel qui veut … arrondir ses fins de mois. Parfois les cours sont donnés chez le professeur, parfois il accepte de se déplacer à domicile, ce qui est un avantage avec les jeunes enfants. En général la passion pour l’instrument est un bon indicateur pour choisir son prof. Avec un prof particulier, la souplesse des horaires est un avantage. Mais c’est aussi un inconvénient si on est d’une nature encline à reporter ses rendez-vous. Si des places sont disponibles, vous n’êtes pas liés à la rentrée pour vous inscrire et débuter. On les déniche facilement via les petites annonces et on en trouve partout, à la ville comme à la campagne.

Pour la guitare notamment, certaines structures et certains magasins de musique organisent des petits cours collectifs à des tarifs intéressants. Le (petit) cours collectif aide à progresser en groupe et permet également des rencontres musicales intéressantes. Le mieux est de faire jouer le bouche à oreilles pour recueillir des témoignages sur le degré de satisfaction des élèves. Ces structures organisent parfois des stages d’initiation ou de perfectionnement qui permettent de condenser sur un weekend plusieurs heures de cours. Une expérience intense qui doit se digérer par le travail pendant les mois qui suivront.

 

Soirée d’accueil au CC Dison (crédit photo: Pivi Molinghen)

Les académies ont su dépoussiérer leur image. Elles proposent souvent d’aborder des musiques actuelles au sein de leur cursus avec des professeurs diplômés. Attention, certaines académies très prisées ont des listes d’attente. Il faut parfois s’inscrire bien avant la rentrée pour espérer trouver une place. 

Quelle que soit la filière choisie, le travail bien organisé sera la clé des progrès.

Que faut il acheter pour la rentrée ?

Cela ne sert à rien de se ruer dès la rentrée scolaire pour acheter le plus superbe instrument du magasin. De nos jours, on trouve du bon matériel abordable pour débuter. Il faut aussi faire la peau aux mythes autour de l’apprentissage. En investissant peu mais bien, vous pourrez éventuellement ajuster le tir en changeant d’instrument au gré des progrès et des envies, quand votre petite tête blonde deviendra un adolescent Mozart en herbe (qui fait rire).

Évitez les guitares acoustiques noires. C’est laid, le vernis épais empêche la résonnance de la guitare et enfin on voit toutes les traces de doigt. Non, je blague, faites ce que vous voulez.

Si vous savez où votre enfant ira pour apprendre la musique, faites vous conseiller par son futur prof ou par le magasin de musique pour acheter le minimum décent. Si vos moyens sont réduits, n’hésitez pas à consulter le marché de l’occasion. 

Et moi et moi et moi ?

Enfant, je n’ai pas accroché aux très secs cours de solfège. Je cherchais de l’émotion, je voulais jouer d’un instrument sans attendre un an.  Comme tous les enfants, je voulais un résultat gratifiant rapide.

Je n’ai pas trouvé grâce aux yeux de la petite chorale de mon village. Ils en faisaient des tonnes et transformaient tout en sirop poisseux. J’ai eu le tort de confier mon opinion sur la question au “Herr Kapellmeister” qui était aussi mon instituteur d’école primaire. S’en est suivi une exclusion à vie, sur le champ.  Ce dégoût pour le sucre et mon incapacité à ne pas donner mon avis me sont restés, à croire que le bon goût et le mauvais caractère se forment tôt dans l’enfance.

J’ai suivi, puis donné des cours particuliers pendant quelques années et j’aimais suivre les progrès de mes élèves appliqués. Je m’efforçais de transmettre ce que moi-même j’avais appris. Mais le manque de sérieux de certains, tant au niveau du travail que des présences était agaçant.

J’ai suivi comme élève, puis donné cours de fingerpicking au CC Dison pendant quelques années et le fait de faire partie d’une structure organisée était un vrai bénéfice à la fois pour l’élève et l’enseignant. J’ai aussi rencontré des gens très sympas et intéressants en côtoyant les autres profs. L’aspect difficile était de concilier au sein d’un groupe les niveaux différents et les aspirations parfois diamétralement opposées des élèves.

Mon expérience à moi n’est évidemment qu’un exemple anecdotique parmi des milliers d’autres. J’ai toujours été attiré par la musique. Et j’en fais, finalement c’est tout ce qui compte.

Bonne rentrée scolaire à tous !

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