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L’ukulélé et moi – stage de Toussaint

Après des années de sévices dans la team guitare fingerpicking j’ai décidé d’explorer d’autres horizons en allant poser mes doigts en classe de ukulélé. Après “Ma guitare et vous”, place à “l’ukulélé et moi” en quelque sorte. C’était une belle occasion pour sortir de ma tanière. Il fait moche en Gaume, comme toujours. Par contre il ne fait pas froid. J’ai été tellement déconnecté cette année que j’ai zappé que le stage durait trois jours.

Covid interdit …

Tout a été organisé dans le respect maximum des règles en vigueur. Dans le sas d’entrée je suis un peu fébrile au moment de dégainer mon smartphone. Pour une première fois, c’est un peu raté. Ca doit être le trac. Mon Covid Safe Ticket s’affiche d’abord en rouge, deux fois. En principe, code rouge et c’est le retour à la maison. Finalement mon précieux sésame devient vert. Je pense que j’avais pris le QR code de la dose 1.  (Conseil aux développeurs : dans une appli en scrolling vertical, on met le plus récent en haut, dans l’ordre chronologique inverse. Et dans le fond, pourquoi deux QR codes ? Bref).

Dès l’accueil, le ton est donné. On parlera une seule fois du Covid pour rappeler les règles de ce triste jeu et ensuite on évitera le sujet autant que possible. On n’est pas là pour ça, on est là pour passer un bon moment. Sage et salutaire décision.

Merci encore à l’équipe qui turbine pendant qu’on s’amuse pour organiser tout ça. C’est fluide et on est bien nourri, ce qui aide à se remettre des longues journées de cours suivies de soirées endiablées.

Ils sont au top ! Et ils sont en kilt !

Une partie de l’équipe, ils sont au top ! Et ils sont en kilt !

Je retrouve avec grand plaisir l’Orval et d’anciennes têtes. Si les chambres n’ont pas changé, certaines toilettes et les cabines de douches aux étages ont (enfin ?) été rénovées. 

Get a room

Get a room …

Pourquoi l’ukulélé ?

J’avais envie de voyager léger au sens propre comme au figuré. Pas que l’ukulélé soit plus facile, loin de là, mais c’est un sac à dos moins rempli dans ma tête. J’avais envie d’aborder les techniques spécifiques à l’instrument. Je n’ai de cesse de répéter que je suis un imposteur sur cet instrument. J’en joue comme si c’était une guitare, alors qu’il a ses propres finesses. 

Dès les premiers morceaux je sens que mon choix sera payant. Alexandre Falcone fait un excellent boulot pédagogique en empilant des couches de difficulté croissantes d’un même morceau (mélodie, accompagnement, chant, solo) qui lui permettent d’emmener les débutants et les avancés dans l’exploration d’un même morceau. Je suis un fingerpicker assez binaire ou ternaire. Les contretemps, les anacrouses et 6/8 des musiques traditionnelles sont un vrai petit challenge pour moi. Le timing a toujours été un petit souci pour moi. Après tout, c’est sur ses faiblesses qu’il faut bosser pour progresser. Le timing d’arrivée au cours sera également un souci. Embarqué dans de passionnantes discussions autour d’une tasse de café, je serai quelquefois en retard, ce qui n’est pas dans mes habitudes.

Au programme : du swing, un reggae, une valse hawaienne et “Ojos azules” un joli morceau péruvien au thème sombre ainsi que deux chansons traditionnelles italiennes “Come prima” et “Reginella”.

Double concert des stagiaires et des profs

Le discours du président en narration subjective est au top (ceux qui y étaient comprendront), j’ai adoré. Les soirées du samedi et du dimanche sont consacrées à une scène ouverte où chacun a le loisir de tâter de la scène si il le souhaite. C’est l’occasion pour certains de se produire en solo, mais égaement l’opportunité de se lancer dans des duos, des trios ou des quatuors ou quintettes improvisés dans un coin de couloir. Certains profs se mêlent parfois aux stagiaires pour les accompagner.

Stéphane Wertz avec une stagiaire

Stéphane Wertz avec une stagiaire

Ca commence très très fort avec une magnifique interprétation à couper le souffle de “Redemption Song” de Bob Marley par un stagiaire.

J’ai décidé d’être cohérent et de jouer de l’instrument pour lequel je suis venu. Pour moi ce sera “Always look on the bright side of life” des Monty Pythons. Une interprétation qui aura son petit succès. Je suis surpris. Bien que la scène dans le film “La vie de Brian” soit culte, c’est rare que le public y soit aussi réceptif. J’accompagne également une chanteuse pour un “Fly me to the moon”. Pas évident avec une dizaine de minutes de répétition, mais le resultat est bien plus qu’honorable (grâce au talent de la chanteuse essentiellement).

Ensuite, on jamme …

Le petit coup de blues du dimanche matin

Le dimanche matin, la nouvelle tombe comme une chape de plomb. On avait réussi à l’oublier et le virus se réinvite à la fête. Un test de cas contact en fin de quarantaine est revenu positif. En accord avec les mesures imposées par les autorités, deux classes entières sont fermées et deux personnes contact rapproché sont écartées. C’est le jeu et ses règles que nous avons acceptées, mais c’est dur pour le moral. Si d’une part on est assommé par la nouvelle, on se dit qu’au moins la chaine de transmission fonctionne et que les mesures sont appliquées strictement dans l’interêt commun. Ne pas les respecter serait une menace pour des organisations futures. Show will go on.

Second concert … ukulélé encore.

Je jouerai les deux soirs. Le second soir, je passe trois fois sur scène, un peu par hasard. J’accompagne un quintet pour “Chan Chan” de Buena Vista Social Club où le son aigrelet de l’ukulélé vient ajouter “la” couleur exotique percussive. Quatre accords à faire tourner comme une machine pendant cinq minutes. On répète un peu partout dans les bâtiments.

le ukulele en support percussif

le ukulélé en support percussif

Ensuite, je joue “Wayfaring stranger” en solo. Après le sketch chanté sarcastique des Monty Pythons, j’avais envie d’exprimer une autre émotion. Un morceau approprié en cette veillée de Toussaint. Ensuite, c’est le groupe ukulélé au complet qui se produit sur scène.

Le concert se fait en deux parties, la seconde revient aux profs qui débordent littéralement de talent. Ce sont des moments uniques, l’essence même de la musique acoustique qui n’existe que dans l’instant où elle vit pour devenir instantanément le souvenir d’une émotion. Si l’univers était différent d’une seconde, si une chaise avait bougé d’un centimètre, le concert ne serait déjà plus le même.

Et après c’est le joyeux bordel …

 Après le concert, des jams s’organisant dans tous les coins. On s’amuse, on chante et on danse … 

Retour dans ma tanière

Ce fut un week-end d’une rare intensité. En raison du confinement, j’ai un peu perdu l’habitude de voir autant de monde et c’est assez fatiguant (ou alors c’est les Orvaux et le coucher tardif, qui sait ?). La musique a encore une fois démontré son pouvoir de liant social. Je ramène de quoi progresser sur mon second instrument.

Musicalement et humainement, l’ascenseur émotionnel s’est arrêté à tous les étages sur trois journées studieuses et des folles soirées. 

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