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De nos jours, on en a toujours pour son argent … (ou pas ?)

le ratio qualité/prix

A l’occasion de la Musikmesse, je lis des critiques à propos des tests de matos dans les magazines de guitare qui auraient “vendu leur âme aux annonceurs et ne feraient que des critiques positives du matériel ou des instruments qui leur sont soumis”.

Pourtant, quand je regarde les guitares de mes élèves, en dehors des héritages familiaux ou du marché de l’occasion, il devient extrêmement rare de tomber sur une vraiment mauvaise guitare. Par “vraiment mauvaise”, j’entends une guitare en bois de cageot ou en carton bouilli, un chevalet mal collé qui soulève la table d’harmonie, des barrages comme des poutres faitières en tasseau de 3×3, un manche vrillé d’origine, les cordes à 2 cm du manche à la douzième case … et une impossibilité congénitale à rester accordée.

Pour parler comme un vieux con: “Quand j’étais jeune”, il existait deux sortes de guitares. Les guitares de merde, et les guitares hors de prix. Entre 300 et 1200 euros régnait un vide sidéral que venait parfois combler un import coréen, un instrument vintage un peu surcoté ou une occasion malmenée par les ans.

De nos jours, le marché est bien segmenté, et, à l’exception des guitares neuves à 20€ sur eBay (celles avec des filles à moitié nues pour attirer le client), la plupart de ces instruments sont au moins corrects et répondent au cahier des charges qualité/prix/image/public cible. Les techniques de fabrication robotisées et une bonne connaissances des propriétés mécaniques et acoustiques du bois, associés avec la délocalisation vers la main d’œuvre bon marché,  ont permis de fabriquer ces instruments qui s’étagent du bon marché au plus cher. Évidemment, une guitare massive de marque ou de luthier est toujours sans commune mesure avec une guitare d’un pack de débutant, en termes de son et de jouabilité, mais la différence de prix est toujours justifiée (en tout cas pour la guitare d’entrée de gamme, pour la guitare de luthier, ça reste une question d’appréciation).

Il reste évidemment des sources de mécontentement, et on lit sur les forums:

  • les erreurs de casting: choix des bois, types de guitares, style de musique, confort de jeu
  • des attentes irréalistes en termes de prix/qualité
  • les incidents de fabrication (même chez les grandes marques)
  • les occasions avec un ratio prix/état variable
  • le segment d’appel des grandes marques dont le rapport qualité/prix est parfois moindre

Difficile dans ses conditions pour les magazines de dire autre chose que: “bon instrument, rapport qualité prix correct – avec quelques réserves et – attention, instrument typé plus adapté à tel style/usage”.

Pour le matériel (amplis, micros, pédales), il en va un peu de même. Certaines marques se sont spécialisées dans le bas et le moyen de gamme. Et en gardant à l’esprit le prix qu’on paie, la plupart des pièces sont tout à fait correctes. Certains hurlent à la mort sur le matériel bon marché, et conspuent les marques comme Mackie, Alesis ou Behringer … mais il faut comparer ce qui est comparable. Évidemment, il faut se donner les moyens de ses ambitions et jouer au pro ça à un prix (bien moindre qu’il y a quelques années, mais plus haut que l’entrée de gamme).

Pour le matériel, les sources de mécontentement lues seraient plutôt:

  • erreurs de casting
  • localisation (modes d’emplois non traduits)
  • accessoires (manquants, qualité insuffisante ou mal dimensionnés)
  • attentes irréalistes

Le marché bien segmenté, la concurrence féroce entre marques, entre gammes d’une même marque ou entre marques et leurs imitateurs oblige à ce service minimum. Même les grandes marques qui peuvent thésauriser sur leur nom se font parfois tacler et pousser dans les cordes par un outsider. Et à l’heure d’internet, de la bonne affaire chez un fabricant modeste, avoir mauvaise réputation sur la qualité des produits reviendrait à se tirer une balle dans le pied.

Z’en pensez quoi ?

3 Commentaires

  1. Assez d’accord avec toi de nos jours une guitare pour un débutant à petit prix c’est tout à fait possible, ayant commencé sur des grattes avec le manche en forme d’arbalète et les cordes à 3cm du manche j’ai vu la révolution ;o)

    Et puis surtout y a un tel choix désormais que ca devient même parfois dur de donne rdes conseils avisés tellement y a de marque

  2. D’une certaine façon c’est dommage, c’est l’avènement de l’ère industrielle sur le marché de la guitare. Les instruments sont de bonne qualité mais ils deviennent moins précieux… Alors qu’une guitare acoustique c’est une merveille !

  3. C’est vrai, la guitare devient un objet de consommation. Mais quand je repense à mes amis ayant lâché l’affaire parce qu’incapables de placer un barré sur leur guitare pourrie, je relativise.

    D’autant qu’à l’âge de raison, on peut enfin s’offrir des bijoux de luthier avec l’avantage d’avoir appris à jouer entretemps.

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