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RIP – Doc Watson

Doc Watson est né à Deep Gap, en Caroline du Nord, le 3 mars 1923. Comme il l’explique sur le triple CD biographique Legacy, il obtint le surnom de Doc pendant un enregistrement en public à la radio lorsque le présentateur remarqua que son prénom Arthel était bizarre et qu’il aurait préféré un surnom plus facile. Un des fans s’écria « Appelez-le Doc ! », certainement en référence au bras droit de Sherlock Holmes, le Docteur Watson. Le surnom est resté.

Une infection de l’œil lui fit perdre la vue alors qu’il n’avait pas un an. Ses parents le forcèrent à travailler dur pour devenir indépendant. Il fut accepté dans l’école pour les déficients visuels de Caroline du Nord, la Governor Morehead School, située à Raleigh NC.

La première chanson qu’il apprit fut When Roses Bloom in Dixieland. Son père fut si fier qu’il emmena le jeune Arthel acheter sa première guitare, une Stella à $12. Doc s’est avéré être naturellement doué, et en quelques mois il se retrouva à un coin de rue à jouer les chansons de Delmore, Louvin and Monroe Brothers’ duos aux côtés de son frère Linny. Arrivé à sa majorité, il était un guitariste prolifique, aussi bien en guitare acoustique qu’électrique.

En 1953, Doc rejoint Johnson City, dans le Tennessee, où se trouvait le Jack Williams’ country and western swing band qu’il accompagna à la guitare électrique. Il gagnait sa vie en exerçant le métier d’accordeur de piano.
En 1960, alors que la musique folk explosait, Doc écouta l’avis du musicologue Ralph Rinzler et entreprit de ne jouer que de la guitare acoustique et du banjo. Ce changement permit à la carrière de Doc d’exploser quand il sortit son premier album Old Time Music at Clarence Ashley’s. C’est à cette période qu’il commença sa tournée en solo dans les clubs populaires qui ont marqué le folk et qu’il obtint de très bonnes critiques pour sa performance au renommé Newport Folk Festival en 1963. Il commença à jouer avec son fils Merle en 1964 et le duo dura jusqu’en 1985, lorsque Merle perdit la vie dans un accident de tracteur.
À la fin du boom folk, à la fin des années 1960, la carrière de Doc fut sauvée par sa performance au Tennessee Stud sur l’album live de 1972 Will the Circle Be Unbroken. Plus populaire que jamais, Doc et Merle commencent à jouer en trio avec T. Michael Coleman à la basse, en 1974. Le trio fait le tour du globe à la fin des années 1970 et au début des années 1980, enregistrant près de quinze albums entre 1973 et 1985, offrant à des millions de nouveaux fans les mélanges accostages uniques de Doc et Merle.

Doc utilise les deux styles de guitare, le flatpicking et le fingerpicking, mais il est plus connu pour son utilisation du flatpick. Sa façon de jouer combinée à son authenticité fait de lui une figure emblématique de la renaissance de la musique folk. Il est le précurseur du rapide et tape-à-l’œil style bluegrass, adopté et prolongé par beaucoup d’autres personnes, tels Clarence White et Tony Rice. Il est aussi un joueur de banjo accompli et s’accompagne parfois plutôt bien à l’harmonica.

Doc jouait lors de ses premiers enregistrements sur une Martin modèle D-18. En 1968, il change pour Gallagher Guitars et le modèle G-50. Sa première guitare Gallagher, que Doc appelle Old Hoss, est visible au Country Music Hall of Fame à Nashville, dans le Tennessee. En 1974, Gallagher crée une ligne personnalisée de la G-50 basée sur les spécifications préférées de Doc. Cette Gallagher porte le nom de Doc Watson. En 1991, Gallagher crée une guitare cutaway spécialement pour Doc, avec laquelle il joue actuellement et qu’il a surnommée Donald en hommage à Don Gallagher, le second propriétaire de Gallagher.
Aussi connu pour sa riche et distincte voix de baryton, il a à travers les ans développé un vaste répertoire de mountain ballads, apprises par tradition orale de la région où il habite, Deep Gap, en Caroline du Nord. Ses manières affables, son humilité naturelle et son esprit charmant l’on rendu aimé de ses fans autant que ses talents musicaux.

En 1986, il reçoit le North Carolina Award et en 2000 il entre au International Bluegrass Music Hall of Honor. En 1997, Doc reçoit la National Medal of the Arts du Président Clinton.
Récemment, Doc a réduit le nombre de ses tournées, toutefois il continue de jouer dans différents spectacles aux États-Unis pour son public. À partir de 2007, il est accompagné sur scène par son petit-fils (le fils de Merle) Richard, ainsi que par ses partenaires de longue date David Holt ou encore Jack Lawrence. Plus récemment, le 19 juin, il était accompagné par le « guitar legend » australien Tommy Emmanuel lors du Bass Performance Hall.
Il est l’hôte de l’annuel MerleFest en avril au Wilkes Community College à Wilkesboro, (Caroline du Nord). Le festival présente un vaste panel de musique acoustique focalisé sur le folk, le bluegrass, le blues et de vieux genres musicaux. Le festival ainsi nommé en mémoire de Merle Watson est un des plus populaires dans le monde, accueillant jusqu’à 85 000 fans chaque année.

Il meurt le 29 mai 2012 à 89 ans, à l’hôpital Wake Forest Baptist Medical Center de Winston-Salem, en Caroline du Nord, où il avait été hospitalisé pour subir une chirurgie du côlon.

1 Commentaire

  1. UNe vie bien remplie pleine de très exceptionnels moments de musique et tant de bonheur partagé avec son fils et son auditoire qui adorait sons sens de l’humour et ses qualités de musicien et de chanteur. Une grande perte pour le Folk en général car Doc ne jouait pas que du Bluegrass mais du Old Time du blues voire même du Gospel a capella

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